[Chronique] Ulver – Perdition City

Formalités administratives :

Nom : Perdition City

Groupe : Ulver

Pays : Norvège

Année : 2000

Genre : délire expérimental / électro / jazz / trip hop

Conseil de dégustation : meilleur servi avec une bonne dose de LSD

Tracklist :

1. Lost in Moments 07:16
2. Porn Piece or The Scars of Cold Kisses 07:08
3. Hallways of Always 06:35
4. Tomorrow Never Knows 07:59
5. The Future Sound of Music 06:39
6. We are the Dead 03:41
7. Dead City Centres 07:10
8. Catalept 02:15
9. Nowhere/Catastrophe 04:48

Chronique :

Ulver… Ulver c’est à l’origine un groupe de black metal, qui s’est aussi essayé au folk et qui a ensuite viré électro (ouais, quand ils virent ils font pas semblant). Alors voilà, non content de nous avoir laissé quelques perles métalliques, la bande à Garm est allée éclabousser de toute sa classe le monde de la musique électronique. Le résultat touche la perfection, sans l’embrasser toutefois, et plane sans problème au dessus des nuages.

Soyons clairs : les trois premiers morceaux, ainsi que le dernier, sont parfaits. Laissons là les ignorants qui prétendent que la perfection n’existe pas, ils ne savent simplement pas choisir leurs albums. Le saxophone de Lost In Moments est magique, le piano de Hallways of Always ne sortira jamais de ma tête, quant à Porn piece or the scars of cold kisses, chacune de ses notes nous rapproche un peu plus du 10ème ciel (on a passé le 7ème depuis longtemps). Nowhere / Catastrophe est le plus beau final que j’ai pu écouter, et ce morceau nous démontre à quel point Garm est un vocaliste de génie, explosant une bonne partie de ses confrères dans chacun des registres qui ont eu l’honneur d’être abordés par le norvégien (fausset, baryton, chant guttural…).

Le thème de cet album, la sensation étouffante des villes, est rendue à merveille dans certains morceaux, dans d’autres c’est simplement la sensation planante d’un état second qui est restituée. On est tellement déconnecté en écoutant ça qu’il arrive de craindre l’overdose, mais Ulver sait y faire et jamais cela n’en prend le chemin. On reste sans voix devant la sensation unique du final de Tomorrow Never Knows, quant à la musique presque bruitiste de The future sound of music, elle est transcendée par quelques notes de piano qui accompagnent à merveille ces sons électroniques d’un autre monde. Dead city centres pousse l’aspect bruitiste encore plus loin, avant ces quelques phrases et ce piano qui achèvent de nous convaincre qu’on ne redescendra pas sur Terre avant la fin de l’album.  Quant aux deux « interludes », We are the dead et Catalept, elles semblent intrigantes écoutées seules, mais prennent tout leur sens quand on écoute l’album d’un trait.

Vous l’aurez compris, chaque morceau (ou presque) représente le summum de l’aboutissement en matière de composition, mais comment pouvait il en être autrement avec Garm aux manettes ? Cet album réussit de plus un mélange des genres assez détonnant, aux éléments électro habituels s’ajoutant une bonne couche de jazz et de trip hop. Apparemment ce côté expérimental a été apprécié puisque Perdition City a été financé par le ministère de la culture norvégien (ils ont du goût, eux).

Voilà, je n’en dirai pas plus, cet album étant difficile à décrire. Sachez simplement que je le place sans problème dans le top 3 des meilleurs albums que j’ai écouté. Je lui colle donc un dix sur dix, car pour moi la perfection est atteinte sur plusieurs morceaux (j’ai eu beau passer des heures entières, pendants mes cours de physique, à essayer de voir comment l’améliorer, il faut se rendre à l’évidence : il n’y a rien à ajouter, rien à enlever). Mais n’allez pas croire que cette chronique dyrithambique a été prise à la légère, car en vrai je suis un méchant qui adore dire du mal. Seulement il y a des fois où c’est impossible.

Perdition City en trois mots : magique et complètement barré.

Note : 10/10

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